Depuis trois ans, Laon subit la dure occupation des troupes allemandes, lorsqu’au mois d’août 1917, Lorène Dietman, jeune Alsacienne qui y vit avec sa sœur, apprend qu’elle est accusée, à tort, d’espionnage et qu’elle risque d’être arrêtée. Elle s’enfuit aussitôt pour tenter, grâce à une filière clandestine, d’atteindre et de passer la frontière hollandaise. Sa jeunesse, son inexpérience l’ont mal préparée aux épreuves qui l’attendent, et elle se croit perdue lorsque la malchance vient bouleverser ses plans. Le hasard lui offrira une voie de salut aussi inespérée qu’elle est périlleuse et la peur qui talonne Lorène la poussera à se jeter, tête baissée, dans la plus folle des aventures qui la conduira jusqu’en Bavière, au sein d’une famille allemande. Elle y rencontrera un amour impossible, d’autant plus passionné qu’il est condamné d’avance. La guerre, la haine, et sa propre conscience dressent devant elle leurs interdits. Comment pourrait-elle passer outre à de tels interdits et oublier les souffrances et les rancunes que la guerre a fait naître ? Ce sujet d’une intensité dramatique exceptionnelle est traité avec assez de délicatesse pour ne heurter personne, bien qu’il fasse revivre une époque toujours présente à notre sensibilité. Le rythme du récit, le « suspense » des situations, l’attachante vérité des personnages, le conflit hors du commun qui les déchire, l’élégance et la poésie du style, font du roman de Caroline Gayet une lecture captivante.

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