
Par comparaison avec la plupart de ses contemporains, Lamartine
fait de la préface un usage un peu inhabituel. Dans un premier
temps, l'exercice semble lui peser et il se contente de faire précéder
ses recueils d'assez brefs «avertissements». Quand on y regarde de
près, on constate cependant que certains de ces textes sont plus substantiels
qu'il n'y paraît, mais que ce ne sont pas forcément les
oeuvres les plus importantes à nos yeux qui ont suscité les préfaces
les plus riches. Et il faut attendre 1834 pour trouver sous sa plume,
avec Des Destinées de la poésie, la seule véritable réflexion théorique
d'une certaine ampleur sur la poésie qu'il nous ait laissée. À partir de
la publication des Recueillements, en 1839, il utilise de façon courante
le procédé de la «lettre-préface» qui lui permet de remplacer
un discours didactique destiné à un auditoire anonyme par un propos
plus direct et plus familier. Par la suite, la préface, même quand
il y parle de l'oeuvre, sera surtout pour Lamartine l'occasion de parler
de lui. L'intérêt n'en est pas moindre pour autant ; mais il se
déplace du terrain de la réflexion littéraire sur celui de la confidence
personnelle. En 1850, la publication du roman de Geneviève donne
à Lamartine l'occasion de rédiger une préface qui constitue un véritable
manifeste en faveur de l'émergence d'une production littéraire
à l'usage du peuple. On trouvera enfin ici quelques textes tirés du
Cours familier de littérature, retenus parce qu'ils font écho au texte
de certaines préfaces.
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