
Dans la confiance se côtoient d'une manière complexe les
questions de la foi et de la raison, de l'autorité et de la soumission
consentante, du calcul et de la naïveté, de la connaissance et de
l'action, des modalités de la raison collective et de la légitimité à
décider et agir.
Le présent ouvrage se limite à une question précise : qu'en est-il
de la confiance intellectuelle en une proposition, non pas une
délégation d'action, mais une délégation de conviction ? Comment,
entre la confiance fusionnelle et la confiance par identification,
peut-on caractériser une confiance raisonnée et raisonnable, où
l'abandon nécessaire à autrui n'exclut pas le contrôle rationnel, mais
un contrôle qui n'est pas méfiance, ou du moins qui relève d'une
méfiance elle-même assujettie à l'attitude de confiance ?
Dans ce cadre problématique, nous avons souhaité privilégier la
légitimation théorique d'une croyance raisonnable en examinant la
tradition bachelardienne de l'épistémologie française.
Les travaux rassemblés dans cet ouvrage concernent évidemment
l'étude de ces thèmes dans l'oeuvre de Bachelard, au niveau systématique
comme au niveau historique, dans l'analyse comme dans la
critique. Mais aussi des confrontations avec des approches contemporaines
différentes sur la question générale de l'intersubjectivité
rationnelle.
L'essentiel reste, évidemment, l'inscription de ces analyses dans
une réflexion sur ce que signifie une confiance rationnellement
assumée en la véracité d'un discours argumenté qui évite l'évidence
et l'argument d'autorité tout autant que la sophistique.
Nous publions uniquement les avis qui respectent les conditions requises. Consultez nos conditions pour les avis.