
L'hôtel du 9, rue Gît-le-Coeur ferma pour de bon au printemps 1963. William
Burroughs se souvenant du moment où Madame et son chat Mirtaud sont finalement
partis : «Il y avait un chat gris au Beat Hotel. C'était celui de Madame.
Quand elle s'est retirée, elle est allée de l'autre côté de la rue. Elle avait l'air
si triste, là, l'air des gens qui prennent leur retraite. Elle avait des géraniums et
un vieux menton gris et un vieux, vieux chat gris, et elle a simplement disparu
dans un fondu enchaîné...»
Au coeur du quartier latin, rue Gît-le-Coeur à Paris, un hôtel miteux
a joué un rôle clé dans l'histoire de la littérature beat. C'est dans cet
établissement, tenu d'une main de fer par Madame Rachou, que les
écrivains américains beat, exilés volontaires d'un pays trop puritain
pour recevoir leurs idées, ont trouvé refuge. Allen Ginsberg, William
Burroughs, Gregory Corso... tous y ont séjourné. Et ce petit hôtel
de devenir l'épicentre du phénomène beat qui, entre New York, San
Francisco, Mexico, Tanger, Amsterdam, Londres et Budapest, n'a pas
simplement concerné les écrivains et artistes américains, mais toute la
bohème internationale.
Cet ouvrage remarquablement bien documenté retrace les années
parisiennes des grandes figures beat. Il saisit l'aspect international de ce
mouvement et nous plonge dans le Paris populaire et interlope de cette
époque, son souffle, ses voix aujourd'hui disparus.
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