
Au traité Avoth (2/15), Rabbi Eliezer donne ce conseil à ses disciples :
Chauffe-toi au feu des sages mais prends garde à leurs braises, tu
pourrais t'y brûler, car leur morsure est comme celle du chacal, leur
piqûre comme celle du scorpion, leur sifflement comme celui de la
vipère, et toutes leurs paroles sont comme des cendres ardents.
Pourquoi faudrait-il comparer les paroles des sages à des braises
incandescentes plutôt qu'à de véritables flammes ? Ces dernières
n'éclairent-elles pas mieux que la braise ?
Dans son livre L'âme de la vie, Rabbi Haim de Volozhin se pose la
question et y répond : Dans les braises, on ne discerne qu'une petite
flamme ; mais lorsqu'on les retourne et qu'on les ranime en soufflant
dessus, la flamme s'embrase et se dégage jusqu'à devenir un brasier.
Le travail interprétatif nécessite que l'on ravive les braises de la
sagesse afin de produire à partir d'elle une flamme nouvelle.
Les commentaires des péricopes de l'Exode sur lesquels nous nous
proposons de souffler à notre tour se veulent un hommage rendu à
cet héritage. En suivant pas à pas le texte de la Torah et les commentaires
de Rachi qui toujours les accompagnent, nous nous risquons à
reformuler pour aujourd'hui les enseignements que les maîtres nous
ont transmis convaincus que celui qui étudie les textes de la tradition
se doit d'en tirer un enseignement sur la réalité concrète de sa
propre époque.
Nous espérons que notre manière de les comprendre les rendra
accessibles à un large public et que ces modestes étincelles seront
pour le moins de nature à repousser un peu d'obscurité.
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