A la différence de la chrétienté qui s'est répandue en Europe par des prêcheurs, l'Islam s'est révélée au monde brutalement par des conquêtes guerrières tout azimut. L'Europe s'est vu menacée (Charles Martel), cependant une tolérance religieuse relative et intermittente des Islamistes s'établit, les pèlerinages chrétiens étaient autorisés à Jérusalem (moyennant finance). La méthode de conversion dans les pays conquis était avantageuse : les convertis ne payaient pas d'impôts. En Europe et en Palestine le face à face « Chrétiens/Musulmans » dura des siècles pour se transformer après les deux guerres mondiales en un problème délicat dont il est difficile de prévoir l'avenir.

Le monde musulman a toujours suscité de l'intérêt en Occident : vacillant entre la fascination et la crainte, les Occidentaux sont surpris par ces foules à genoux, priant d'un seul coeur, mais aussi surpris, parfois, par la susceptibilité à fleur de peau, qui peut, au nom d'Allah, pratiquer la vengeance aveugle en commettant des attentats. Du IX^ème au XIII^ème s., le monde musulman connaît la plus grande activité culturelle et l'Occident fait figure de parent pauvre. Damas, Bagdad et Cordoue sont trois centres intellectuels de première importance. L'arabe devient, comme autrefois le grec, la langue dans laquelle écrivent tous les savants, qu'ils soient berbères, persans, juifs ou turcophones. Les sciences, la philosophie et les arts connaissent alors un développement extraordinaire. S'appuyant en partie sur l'héritage antique, les savants et intellectuels musulmans, tel Averroès, connaîtront la postérité en Occident. C'est entre autres par l'Espagne musulmane que l'Occident va redécouvrir les textes fondamentaux de la Grèce antique, oubliés lors des invasions barbares et traduits dans la Maison de la Sagesse à Bagdad.

Deux souhaits de ma part : que cette chronologie permette au lecteur (de toutes confessions) de (re)découvrir ce fabuleux héritage qu'a légué au monde la culture musulmane et que cette chronologie (à sa modeste échelle) contribue à l'édification symbolique d'un temple de la paix entre les religions mondiales, unies dans la fraternité et dans la compréhension mutuelle.

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