
Si cette poésie nous retient par sa capacité à
unir la solitude et l'amour, la ville et la nature, le
personnel et le social, elle nous touche peut-être
encore davantage par l'attention à l'autre dont elle
témoigne. Il faudrait parler de fraternité si ce mot
n'était pas trop lourd d'abstraction pour une poésie
qui n'intellectualise pas, qui ne propose une
réflexion qu'au rebond du poème. Mais il est
remarquable de lire dans Parler bas, en 1975 : «Je
parle bas/mais je parle de toi (...) Je parle
bas/mais je parle de nous (...) Je parle bas/mais je
parle de tous.» Et en écho, en 1989 : «Adossé à/du
ciel marchant au-dessus des marées/dans les vols
des oiseaux vers les falaises/marchant vers vous à
la rencontre Alors/je peut-être Peut-être je tu ils»
Yves Bonnefoy affirmait qu'il voulait «identifier
poésie et espoir» : le «peut-être» de Philippe
Longchamp me semble encore une lueur, quelque
chose comme au moins une veilleuse, dans nos
temps sombres.
A. Émaz
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