Dieu aujourd'hui. D'aucuns annoncent à grand fracas sa mort, et se hâtent de congédier une idée qui risquait d'enfermer les consciences dans une certaine sujétion. D'autres l'ont « rencontré », et s'en vont clamant son existence, avec des arguments péremptoires qui récusent - trop souvent - les longs cheminements et la patience des mots : tentation fidéiste, aussi grave que le refus décidé.
Une seule façon de rendre à Dieu sa place : donner à l'homme toute la sienne. En interrogeant son expérience, là où le jeu rigoureux d'un procès de raison déploie l'espace d'un engagement de liberté et d'une parole risquée.
Nul d'entre nous, croyant ou incroyant, ne peut venir à bout de cette question qu'est l'homme. Car Dieu n'est pas un problème que l'on résolve une fois pour toutes : il est libre, comme est libre la reconnaissance qui nous en est proposée. Et, plus libre encore, la détermination de cet acte religieux fondamental sous les espèces d'une foi historiquement définie. En l'occurrence la foi chrétienne.
Mais comment conjoindre liberté et raison ? Un chemin s'ouvre ici, selon les canons d'une analyse décidément philosophique. Où l'on verra, pourtant, que la philosophie n'est pas sans incidence sur une certaine compréhension de la christologie.
Pierre-Jean Labarrière est né en 1931. Jésuite, il enseigne la philosophie au Centre d'études et de recherches philosophiques (Centre Sèvres, Paris) et à l'Institut catholique de Paris. Bien connu par sa thèse de Doctorat sur la phénoménologie de l'esprit, et par d'autres ouvrages personnels (« L'existence réconciliée », « L'unité plurielle » et « Dimensions pour l'homme » dont « Dieu aujourd'hui » est la suite), il publie actuellement, en collaboration avec Gwendoline Jarczyk, une nouvelle version française de la « Science de la logique » de Hegel.

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