L'idée de ce Placet est née (pour moi) de la vision d'une récente anthologie de la poésie française dont la couverture s'ornait d'un panneau lumineux rédigé en anglo-américain ! Et comme Gérard Cartier s'interrogeait dans une guillotine récente de la revue Secousse sur le sort fait à notre langue aujourd'hui, il a paru tout indiqué de lui proposer de poursuivre son billet d'humeur par un texte plus ample, plus documenté.
« Quand elle n'est pas dénigrée pour des motifs où elle sert de bouc émissaire à d'autres combats (la lutte contre le sexisme, par exemple), elle est trahie au profit de l'anglais, qui se voit paré de toutes les vertus. » note-t-il dans ce Placet, où l'on verra, par exemple, un Commissaire (français) de la Commission européenne écrire une lettre officielle à un ministre de Gouvernement français en... anglais ! Devant ce qu'il convient bien de caractériser de moderne « servitude volontaire » , l'essai de Gérard Cartier, qui fouille les recoins de ce désamour de notre langue, est d'autant plus vivifiant qu'il traite son propos avec un humour salvateur.
F. B.