La crise de 2008 n'a pas cessé de produire ses effets qu'une vague plus énorme encore menace
déjà nos économies. Le mensonge des plans de relance et autres faux plans de sauvetage n'aura donc
tenu qu'un temps. Après les banques et les bourses, ce sont désormais les États qui menacent de
s'effondrer. A la crise immobilière, boursière et financière a désormais succédé une crise monétaire
bientôt susceptible de déboucher sur un authentique krach obligataire.
Une économie de la dette de plus en plus folle ne cesse de créer de nouvelles dépendances et
de nouvelles servitudes. Les peuples écrasés sont sommés de s'adapter sous peine de disparaître ou
de mourir. A bas bruit, démocratiquement, la matrice financière réinvente l'esclavage aux couleurs
de la liberté : liberté de consommer, de jouir, de s'ébahir du spectacle orgiaque des puissants et d'assister
en spectateur impuissant, passif et hébété, aux jeux de miroir d'une société du spectacle de
plus en plus déconnectée du réel. Pris de folie, l'hypercapitalisme ne cesse d'inventer de nouvelles
servitudes. Un système d'usure démentiel a transformé l'économie en une sorte de titanesque essoreuse
destinée à extraire des rendements financiers de plus en plus élevés.
Conséquence : non seulement notre tissu industriel, mais aussi nos savoir-faire et notre art de
vivre sont en train d'être menacés. Pire : nos écosystèmes et nos ressources vitales sont aujourd'hui
en danger. Terres contaminées, forêts détruites, ressources halieutiques en chute libre, océans acidifiés
témoignent d'une dégradation grave de notre biosphère, annonciatrice de catastrophes et de
guerres à venir. Une crise globale d'une ampleur sans précédent, mêlant paramètres écologiques,
géopolitiques, économiques, alimentaires, sanitaires et militaires se dessine sous nos yeux. Ce livre
s'attache à en analyser les mécanismes et à dessiner les voies d'avenir susceptibles de nous sortir de
ce qui s'annonce de plus en plus comme une impasse civilisationnelle.