Trop souvent étudiées séparément, la presse et l’édition sont réunies depuis la fin du xxe siècle dans des groupes de communication qui se donnent pour vocation de dominer les marchés de l’information, du divertissement et de l’éducation. En France, la Librairie Hachette et le Groupe de la Cité (aujourd’hui Editis) ont longtemps symbolisé ce combat qu’on observe ailleurs sur toute l’étendue de la planète. Pour la première fois, ici, l’accès à des sources considérables permet de revisiter toute l’histoire de
l’édition du siècle dernier dans ses rapports avec le pouvoir politique, la banque et les autres médias. Partout, en effet, les pouvoirs – étatiques, financiers, politiques ou religieux – jouent un rôle important dans l’évolution de ces entreprises.
C’est à tenter de déchiffrer ce mouvement incessant que s’attache ce livre où Jean-Yves Mollier revient, entre autres, sur la constitution des Messageries Hachette dans les années 1920, la confection des listes « Otto » en 1940, l’épuration et le non-renouvellement de l’édition après-guerre, la tentative avortée de nationalisation des NMPP en 1947, et s’attarde sur les multiples transformations qu’a subies l’édition française de 1918 à 2008.
Jean-Yves Mollier est historien, professeur à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Il est notamment l’auteur de L’Argent et les Lettres. Histoire du capitalisme d’édition (1880-1920) (Fayard, 1988), Louis Hachette (1800-1864). Le fondateur d’un empire (Fayard, 1999), Où va le livre ? (La Dispute, 2000, 2002 et 2007) et Le camelot et la rue. Politique et démocratie au tournant des xixe et xxe siècles (Fayard, 2004).