
Poète lui-même, mais aussi essayiste et critique, Pierre
Garnier a pénétré dans cette oeuvre avec sagacité et finesse.
Et avec, au surplus, cette sorte de complicité, de connivence
de l'Amiénois qui a trépigné, enfant, devant "chés fredeinnes
ed Lafleur" et s'est laissé "prendre" au sobre drame de
"Ch'pardon".
A sa suite, nous entrons - ou rentrons - dans un microcosme
dont les survivances, humaines et même partielles,
sont à peu près nulles, mais que la poésie, par la sensibilité
et le verbe d'Edouard David, peut - et peut seule - empêcher
de disparaître totalement.
Bernard Bocquillon
(extrait de l'édition de 1970).
OEuvre vaste, souvent haute, une kermesse, une noce, des
fêtes, un deuil, une tripée, des cortèges, tout un monde
grouillant, une Cour des Miracles, les hortillons, non pas tant
l'expression d'un homme seul que du quartier Saint-Leu, le
vieux coeur.
Edouard David a vécu au moment où ce monde moribond
recueillait une fois encore son passé ; il a eu la chance - au
bord de notre monde mécanique - de vivre dans une micro-communauté
qui, dans sa misère, battait comme un coeur ; il
a été le cerveau et la langue de ce coeur, reformant ainsi un
corps complet qui passe à nouveau aujourd'hui parmi nous.
Pierre Garnier
Nous publions uniquement les avis qui respectent les conditions requises. Consultez nos conditions pour les avis.