La question de l'articulation de la foi et de la raison est l'une de celles autour desquelles
se sont nouées d'intenses crises intellectuelles à travers l'histoire du christianisme.
D'elle dépendent en effet toute une série de conceptions fondamentales touchant
aussi bien à la place de l'homme dans l'univers qu'à sa vocation naturelle et surnaturelle,
sa responsabilité morale, sa capacité de coopérer à son salut, sa liberté individuelle, sa
relation aux autres, sa place dans la nature, son rapport à la vie corporelle et spirituelle.
Si le christianisme orthodoxe, en conformité avec l'Écriture, le Magistère et la Tradition,
a toujours professé la grandeur et la beauté de la raison, sa capacité à saisir la vérité et sa
faculté non seulement à connaître l'existence de Dieu mais encore à discerner sa volonté,
telle qu'elle se donne à lire dans l'histoire de la Révélation, il n'a pas toujours explicité
de manière unanime les conditions de cette reconnaissance et les moyens d'y parvenir.
C'est cette question cruciale pour chacun de nous qu'à la suite des grands Docteurs
et Pères de l'Église Benoît XVI s'est efforcé de reprendre dans son célèbre Discours de
Ratisbonne. Largement caricaturé, essentiellement incompris, ce discours fondateur
ouvre pourtant des voies absolument originales et décisives pour la compréhension de
ce lien fondamental entre foi et raison, si essentiel à la vie du chrétien.
C'est pour mieux en expliciter les principes et en analyser les conséquences que
David Mascré et Jacques Vauthier se sont attachés à en proposer le commentaire. A l'interface
des sciences les plus contemporaines et de la théologie la plus haute, une
réflexion en profondeur sur l'un des discours les plus importants du pontificat de Benoît
XVI, pape incompris de son temps parce qu'authentique philosophe et immense théologien.