Né à Cernay (Haut-Rhin) en 1818, Frédéric Engel appartient au
milieu des patrons alsaciens, solides industriels, soucieux autant de
rester à la pointe des nouvelles techniques que d'assurer le bien-être
moral et intellectuel de leurs ouvriers
Époux de Julie Dollfus, il entre en 1843 dans les affaires de filature
et impression sur étoffes de son beau-père, Dollfus Mieg et Cle, où il
reconvertit l'activité de la société qui fabriquait des indiennes. Il crée
les fils DMC «success story» de l'économie cotonnière alsacienne.
Il contribue à développer les bases de la protection sociale actuelle :
assurances maladie, vieillesse, chômage, accidents du travail.
Il démocratise l'instruction, l'éducation, la culture et les loisirs, et
cherche à mettre à la portée de tous la lecture. Il est à l'origine des
premiers musées de la ville de Mulhouse, auxquels il donne ses
collections.
Frédéric Engel-Dollfus est un «entrepreneur» au sens où
l'entendait Saint-Simon, c'est-à-dire l'homme central de la nouvelle
société, celui qui met en relation le capital, la main d'oeuvre, l'art, les
découvertes scientifiques, les marchés du monde entier.
Il a dessiné un modèle de société qui a eu beaucoup d'influence sur
l'Alsace, région où la part de l'emploi industriel est encore la plus
élevée, à l'heure de la mondialisation et des délocalisations.