
Je crois rendre service à mes compatriotes en écrivant
cette histoire de Savoie. Aucune n'est plus digne
d'être racontée ; aucune n'est plus propre à donner à
un peuple des raisons d'aimer son pays. Ainsi les Savoyards
qui liront cette histoire y puiseront, avec l'estime
de leurs ancêtres, l'aiguillon bienfaisant d'une magnifique
fierté. Dans les actions des Princes, dans les
institutions, qui ont façonné notre nation, ils trouveront
à un degré élevé un aliment aux plus nobles sentiments
que l'homme puisse ressentir après l'amour de
Dieu : ceux du respect et de l'attachement pour les
communes gloires de la patrie, source d'affection mutuelle
entre ses membres.
Le lien qui réunit entre eux les enfants de la Savoie est
là. Ils n'ont pour se reconnaître aucun des caractères
qui servent d'enseigne éclatante à d'autres ; ils n'ont
ni le don brillant du Provençal, ni la constance inflexible
du Breton, ni la fierté de l'Alsacien, ni l'enjouement
charmant de la province de France ; l'individu
chez nous semble effacé. Les saillies du caractère commun
sont discrètes, tout en nuances, et en partie voilées.
Ainsi le prestige de mérites distincts, la splendeur
d'actes isolés n'est pas ce qui marque notre rang
dans le monde. Notre grandeur est dans notre histoire.
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