
Deux grands types de critiques convergent aujourd'hui pour remettre
en question la thèse de la singularité radicale de l'homme. Au plan
scientifique d'abord, de nombreux primatologues tendent à mettre
en évidence que, du point de vue de l'identité psychologique comme
de celui des performances cognitives, la différence entre les grands singes
et l'homme ne serait pas de nature mais seulement de degrés.
D'une manière générale, la biologie de l'évolution ne nie pas l'existence
de différences majeures entre l'homme et les animaux, même supérieurs,
mais elle les réintroduit dans un paradigme continuiste, évolutionniste
et non anthropocentré. La distinction entre l'homme et les autres animaux
peut être maintenue, non pas tant comme une différence entre nature
et culture, mais comme un ensemble de différences dans la nature.
Au plan éthique, des formes inédites d'appropriation des animaux vivants
par l'homme ont conduit à instrumentaliser ces derniers. À cela s'ajoutent
les menaces pesant sur les espèces sauvages en raison du développement
des sociétés industrielles. Certains en viennent ainsi à admettre
une véritable solidarité entre les formes de vie humaines et animales
permettant de reconsidérer en profondeur les normes morales ou juridiques
qui régentent et régulent l'ensemble des relations entre humains
et non-humains.
Ce recueil n'a pas pour vocation d'apporter une réponse univoque
à l'ensemble des problèmes posés. Il réunit des textes à caractère spéculatif
et des observations plus empiriques. Écrit par des philosophes,
des éthologues, des sociologues et des biologistes, il s'adresse aux
étudiants et spécialistes des disciplines abordées ainsi qu'à tous les lecteurs
que ce sujet, actuellement en débat, intéresse.
Nous publions uniquement les avis qui respectent les conditions requises. Consultez nos conditions pour les avis.