
Depuis plus de 80 ans, l’institution en charge de la radio puis de la télévision de service public marque de son empreinte le paysage audiovisuel belge. Loin d’être une structure isolée de la société dans laquelle elle s’inscrit, l’évolution de la RTB est révélatrice des différents enjeux qui traversent la Belgique francophone. Tout au long de ses 17 années d’existence, elle s’est structurée et développée en fonction d’axes et d’équilibres à maintenir. Miroir de la société, reflet des aspirations politiques, thermomètre des remises en cause étatiques et des enjeux sociétaux, le secteur audiovisuel public est façonné et évolue en fonction des tensions et des aspirations qui traversent la société. Si le cadre statutaire est un facteur évident de structuration, le développement de la RTB est aussi la résultante de pressions externes qui s’expriment à travers trois éléments principaux: le pluralisme, l’autonomie culturelle et la tutelle politique. La tutelle politique est inhérente au service public : c’est le pouvoir politique qui institue l’organisme et qui lui donne sa forme structurelle. Le pluralisme est, quant à lui, entendu comme l’expression des différentes tendances idéologiques, que ce soit à travers les structures de l’institut ou dans ses émissions. Quant à l’autonomie culturelle, elle constitue une revendication récurrente : au nord et au sud du pays, des voix s’élèvent demandant une décentralisation du pouvoir vers les entités régionales et communautaires ainsi qu’une plus grande prise en compte de la dualité culturelle.
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