Description

« Mon écrivaine est contente, la lettre de ce jour n'est pas carrelée, puisque nous n'avions pas à faire d'économies de papier. Mes missives carrelées, elle souhaiterait en faire du papier peint tant elle les trouve belles, mais elle les a en horreur lorsqu'il s'agit de les déchiffrer. Évidemment, l'écriture au clavier est plus limpide. Mais la beauté se perd, comme en de multiples choses de son temps, il me semble. Le bruit de sa rue, par exemple, et des voitures de son XXI^e siècle sont comme un brouillard entre nous. Vivement qu'elle aille un peu en campagne, m'entendre. »

Mélanie Chappuis écrit les pensées d'Adélaïde Sara Pictet de Rochemont entre 1815 et 1816. Le journal inventé s'inspire des lettres que cette femme a écrites à son mari, Charles Pictet de Rochemont, alors qu'il était en mission diplomatique à Paris, Turin ou Vienne.

Il s'agit ici de dire la part qu'Adélaïde Sara a joué dans l'histoire lancéenne, oeuvrant à l'éducation des enfants, à la prospérité de la race de moutons mérinos, à la bonne entente entre catholiques et réformés et à l'harmonie entre futures communes réunies dans la nouvelle Genève.

Si ce journal parle d'une période révolue, durant laquelle le protestantisme marquait les êtres et leurs actions, il révèle une femme moderne, à laquelle celles d'aujourd'hui pourront s'identifier.