
« L'ombre de l'ombre / Peut-être la nuit / Ou bien la mort »... il y a de l'ombre dans ce recueil, mais juste assez pour permettre à la clarté de ne pas éblouir. Il y a également du silence, « Un silence / volontiers / tout près / de l'interdit », mais enveloppé de quiétude et de patience. De la solitude, mais peuplée de sensations heureuses.
Son très grand âge et sa vue déclinante n'autorisent plus à Georges Bonnet que de très courts poèmes, extrêmement simples d'apparence. Il en donne ici plus d'une centaine qui ne font place ni à l'amertume ni aux regrets. Tout une vie derrière soi, et fort longue, constituée de « Bonheurs et malheurs / détachés / de leur stupeur » - d'où se sont absentées la peur comme la révolte contre la mort -, donne à ce testament poétique une sérénité habitée, une courtoisie discrète qui en font un admirable modèle de vie.
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