Heidegger affirme l'existence d'une opposition
principielle entre la pensée, qui relèverait uniquement
de notre héritage hellénique, et la foi, qui serait le fait
de l'héritage biblique.
Ce que montre Marlène Zarader, c'est que les choses, et peut-être
à l'insu même de Heidegger, sont loin d'être aussi simples. Que,
dans sa tentative de dépasser la métaphysique et d'en éclairer
l'impensé, Heidegger a débouché sur des énonciations qui
présentent d'étroites analogies avec ce qui se trouve déposé dans
la tradition hébraïque.
Heidegger exclut donc l'héritage hébraïco-biblique du champ de
la pensée, sans parvenir à en faire l'économie dans la sienne
propre. Marlène Zarader y voit le signe qu'on ne peut effacer la
double origine de l'Occident et que cette dualité fait toujours
retour.