Inédit, La Grande Ourse témoigne à la perfection de ce qui fut, beaucoup plus qu'un thème littéraire des écrits de Cingria, l'un des ressorts de sa vie vouée par les astres à un perpétuel besoin de partir et de repartir. C'est presque un récit de fiction pure (comme «démantibulé», pour reprendre un de ses mots favoris), genre assez rarement illustré par son œuvre si riche en imprévus. Autrement que dans ses chroniques, mais avec la même liberté, le même génie verbal, s'y donne libre cours par bonds, virages, caprices, coups de théâtre, un sens à la fois mystique, humoristique, pratique et sans doute autobiographique du merveilleux.
J.R.