À l'origine de l'oeuvre de romancier de Jean Giono, on
trouve un engouement pour des auteurs grecs :
Homère, les poètes tragiques et bucoliques. Sensible
dès l'écriture de son premier roman (Naissance
de l'Odyssée, un pastiche de l'épopée d'Ulysse) à
l'intelligence pratique, la ruse et la débrouillardise,
ce que les Grecs nommaient mètis et qui caractérise
le célèbre héros homérique, Giono allait développer
une série de personnages s'en inspirant. Surtout,
Giono va progressivement étendre cette mètis à tous
les aspects de la création romanesque : ainsi le
narrateur peut ruser avec son récit, l'auteur avec ses
personnages et avec son lecteur. L'écriture de fiction
devient le champ où s'exerce la mètis qui, loin de
n'être qu'un attribut des personnages romanesques
donc, constitue un principe organique essentiel de
toute l'oeuvre de Giono.