La guerre de tous contre tous que semble
redoubler l'utilitarisme dominant suscite
aujourd'hui le désir d'une politique de
reconnaissance qui serait susceptible de pacifier les
rapports des citoyens et des hommes. Or, une telle
exigence éthique, sous prétexte de re-moraliser et
par là de ré-enchanter la politique, ne redouble-t-elle
pas à son tour, et paradoxalement, la lutte
de tous contre tous, sous la figure d'une politique
compassionnelle soumise aux surenchères de
revendications victimaires concurrentes ?