
La compétence comme seul critère ? Le talent comme unique
motif de nomination ? La vertu comme CV ? On aimerait le croire dans
l'attribution des postes-clefs du pouvoir. On aimerait rêver que les préfets,
les responsables de la police, les membres du Conseil d'État ou de la
Cour des comptes, les ambassadeurs, les patrons des entreprises
publiques..., soient uniquement choisis selon leurs aptitudes et qualités.
On aimerait... mais on se berce d'illusions.
Car est-il vraiment si loin le temps où l'empereur Caligula
nommait son cheval au poste de consul, quand on voit comment
nombre de nominations se font, aujourd'hui en France, par copinage
pur et simple ?
Depuis 1981, la France est entrée, sans l'avouer, dans l'ère des
nominations politiques. Aide-moi et je te trouverai un job bien rémunéré.
Porte ma couleur partisane et tu seras généreusement payé de retour.
Soutiens mes idées et tu décrocheras une fonction qui nous servira
par la suite. À gauche comme à droite, de Mitterrand à Chirac en
passant par Rocard, Balladur, Juppé et Jospin, on a pris goût aux
renvois d'ascenseur en tous genres, aux affinités avec le pouvoir en
place, aux remerciements pour services rendus...
Cette dérive démocratique, Gilles Gaetner la passe au crible
sans complaisance. En plongeant dans les coulisses des vingt-cinq
dernières années de notre République, anecdotes et histoires étonnantes
à l'appui, il brosse un tableau peu reluisant de la France d'en
haut, de très haut même. Et révèle les dessous d'une «République des
copains» où règnent en maîtres les petits arrangements entre amis.
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