
Entre 1967 et 1977, le Président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, a traduit en français et mis en vers quelque soixante-dix œuvres de quatre célèbres poètes de langue anglaise des dix-neuvième et vingtième siècles, Gerard Manley Hopkins, Thomas Stern Eliot, William Butler Yeats et Dylan Thomas, ainsi qu'un petit nombre d'œuvres de poètes élisabéthains moins connus. A quelque aune qu'on la mesure, il s'agit là d'une entreprise considérable, puisqu'elle comprend la totalité de The Wreck of the Deutschland (Le naufrage du Deutschland) de Hopkins et The Waste Land (La Terre vaine) d'Eliot. Ce qui la rend encore plus remarquable, c'est que Senghor s'y est consacré alors qu'il était pleinement actif sur le plan de la vie politique, nationale et internationale.
Après que Senghor eut quitté le pouvoir en fin 1980, ses traductions furent, de toute évidence, mises de côté. Son intention n'avait jamais été de les faire publier. Comme il l'a dit à Amery, il y voyait une «agréable, mais fructueuse récréation». Ce n'est que lors de mon deuxième séjour au Sénégal, au cours des années 90, en qualité, cette fois, d'Ambassadeur de Grande-Bretagne, que je me suis dit qu'Amery avait peut-être conservé des copies de ces traductions. Heureusement, c'était le cas. Je suis naturellement ravi que le Président Senghor ait donné son accord pour leur publication.
Alan Furness
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