"Pendant la nuit et la matinée du lendemain de
nombreuses patrouilles furent employées à ramasser
les soldats rebelles, qui étaient encore cachés
dans les maisons et que les bourgeois, soit par
crainte ou par indignation, en faisaient sortir.
Cependant, beaucoup de ces soldats trouvèrent
moyen de se sauver, à la faveur du déguisement
que leur fournirent les gens du petit peuple ou de la
populace qui les recelaient, et qui avaient fait cause
commune avec eux ; de sorte que le nombre des
prisonniers que l'on fit, tant pendant l'action
qu'après, ne s'éleva qu'a environ 600, dont 113 du
régiment de Châteauvieux. Ceux-ci furent jugés,
conformément au droit des corps suisses : un fut
condamné à être rompu, 22 à être pendus, 30 aux
galères pour trente ans et 60 renvoyés à leur corps
pour un plus ample informé. La sentence reçut
aussitôt son exécution... ; deux ans après, ceux de
ces rebelles qui subissaient aux galères leur juste
châtiment en furent retirés, pour recevoir à Paris, de
l'Assemblée législative, les honneurs du triomphe...