Ville flamande parlant français, dominée successivement
par les Bourguignons, les Espagnols, les Autrichiens, les
Néerlandais, bombardée par Louis XIV et conquise par
Napoléon, accueillant aujourd'hui des dizaines de milliers de
fonctionnaires européens, sans compter les réfugiés politiques,
les épiciers pakistanais, les travailleurs turcs et les riches
Français fuyant l'impôt sur la fortune, Bruxelles a gardé tout
son mystère.
Son roman s'écrit de la fabuleuse Grand-Place aux petits
estaminets d'Ixelles, en passant par la joyeuse impertinence du
Manneken-Pis et les merveilles de l'Art Nouveau. On y voit passer
les ombres de Maurice Béjart et de Tintin, de Raymond
Goethals et de Jacques Brel, de Rimbaud et de Karl Marx.
La plus sudiste des villes du Nord et la plus nordiste des
villes du Sud, point de rencontre de toutes les cultures, ville
douée pour le bonheur comme d'autres le sont pour la gloire,
Bruxelles, ville libre, est aujourd'hui au centre de la crise politique
qui met en question l'avenir de la Belgique.
Les Bruxellois, dont la principale qualité est de savoir se
moquer d'eux-mêmes, en ont vu d'autres. Truculents et sceptiques,
drôles et perspicaces, ils constituent une des trames de
cette ville pas comme les autres.