Préface de Michel Leiris Les rites qui s'accomplissent à travers la musique associée à la danse restituent l'image du monde et donnent un sens qui, à son tour, jette une lumière nouvelle sur les pratiques théâtrales en Occident. Trois fillettes non encore excisées, les seules musiciennes du village, chantaient à deux ou trois voix admirablement : elles disaient avoir appris leurs chançons auprès des femmes de Guékédou. Deux d'entre elles seulement secouaient le hochet s o. Elles commencaient toujours à bouche fermée, ce début étant à peine perceptible sous le cliquetis des perles et des coques de fruits. Signe distinctif d'un pouvoir ou d'un culte, l'instrument de musique occupe, dans l'ordre cosmologique des peuples africains, une place essentielle. Même invisible ou silencieux, il est porteur de signification dans sa forme, sa taille ou sa fonction, et constitue l'élément d'un langage. L'étude fondamentale sur les Kissi, publiée naguère chez le même éditeur, est augmentée ici d'une étude sur la musique des populations du Cameroun, d'un projet de classification des instruments de musique et d'une série de cours inédits portant sur l'ethnologie musicale et les rituels africains. Un important index des instruments de musique accompagne la publication.