
H. J. Magog (1877-1947)
"Ce taxi flânait. Cela ne voulait pas dire que le monsieur préoccupé, qui avançait hors de la portière un grand nez impatient, ne fût point pressé. C’était plutôt que le chauffeur cherchait la porte devant laquelle il devait s’arrêter. Roulant aussi doucement qu’un express aux abords des butoirs, il inspectait les façades des hauts immeubles récemment poussés dans le Faubourg Saint-Jacques. Et les deux grands yeux gris du client rasé cherchaient aussi.
– Stop ! C’est ici, cria-t-il soudain.
Ouvrant la portière avec une brusquerie qui n’indiquait certes pas un irrésolu, il sauta sur le trottoir. Il tenait une petite valise à la main.
Grand et demeuré mince, souple et vigoureux, s’il avait dépassé la trentaine ce ne pouvait être que de bien peu d’années. Élégant, avec une certaine fantaisie – rien de la gravure de mode – il avait le regard vif et facilement ironique, les cheveux blonds rejetés en arrière et un air grave, qui pouvait fort bien être celui d’un pince-sans-rire.
Levant le nez, il inspecta d’abord une plaque de marbre noir, qui ornait l’entrée d’une importante construction neuve, et présentait, en lettres d’or, cette inscription :
INSTITUT DE CALLITHÉRAPIE
Culture physique – Massages – Soins du visage – Modelage – Rajeunissement – Personnel spécialisé et diplômé – Prix modérés – Discrétion"
Fred Lovely est un comédien exigeant. Pour un spectacle, il veut absolument être la réplique exacte du président de l'état du San-Piquillo : Santos Mirador. Aussi il se rend à l'Institut fréquenté par celui-ci sans savoir que ce jour-là, Mirador y a rendez-vous pour entretenir sa "jeunesse"...
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