
Quatre-vingts ans après l'enfer d'Auschwitz, que reste-t-il ?
Cette parole si lente à venir, si difficile à prendre, peut-elle encore être entendue ?
Quatre femmes ont vécu la même horreur.
Elles font partie des dernières survivantes d'Auschwitz. Qu'ont-elles à se dire que nous ne saurions pas ?
Je lance les invitations.
La table est dressée. Au menu, carpe farcie, vodka, strudel aux pommes et gâteau au fromage.
Les filles de Birkenau se mettent à table, elles se racontent comme jamais.
Elles se coupent la parole, s'opposent violemment, éclatent de rire.
Tout est dit sans filtre, pas besoin.
Elles savent d'où elles parlent.
On dit que les Juifs aiment raconter des histoires drôles, drôlement tragiques. Plus tard, les Juifs se raconteront peut-être ces histoires comme ils célèbrent aujourd'hui la sortie d'Égypte.
Qu'en savons-nous ?
« On connaît David Teboul pour ses documentaires télévisés élégants, expérimentaux, et qui, à même le petit écran, se permettent l'autofiction, la rêverie, l'essai cinématographique (Sigmund Freud, un Juif sans Dieu en 2019, Hervé Guibert, la mort propagande en 2021). Chacun de ses films semble être la pièce d'un puzzle plus large, compose secrètement un autoportrait, masqué, pudique : chez Teboul, et cela semble faire figure de principe, pour écrire sur soi, il faut en passer par les autres - et inversement. »
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