À la veille de la Seconde Guerre mondiale, le Japon a
choisi le camp des puissances de l'Axe ; il était mû par un
esprit de revanche et voulait dominer l'Asie et le Pacifique.
La population japonaise a donc été mobilisée pour ce projet
dès 1937, quand les armées nippones entreprirent la conquête
des grandes villes chinoises : Pékin, Shanghai, Nankin.
Aux yeux du gouvernement militariste, les Japonais devaient
marcher d'un seul pas, liés par la même dévotion à
l'empereur.
Michael Lucken revient sur ce mythe d'une unanimité
dans la guerre, montrant les sentiments contradictoires qui
ont agité la société. Véritable histoire culturelle et matérielle
d'un pays plongé dans le gouffre d'un conflit meurtrier, il décrit
les principales étapes de la guerre et ses manifestations
dans les esprits et sur le territoire. La mémoire des Japonais
continue d'être travaillée par ces événements tragiques :
les conquêtes, les massacres à Nankin et ailleurs, puis la
débâcle, les kamikazes et les bombardements américains, en
particulier de Hiroshima et Nagasaki...
Ce retour sur le passé japonais éclaire les rêves déçus et
les cauchemars qui hantent les héritiers de Hirohito.