
Au Président de la République
Auberive, 28 avril 1872, 7 heures du matin
Monsieur,
Les exécutions continuent ! Eh bien, tant mieux ! Par les corps des martyrs, l'abîme se comblera et le peuple bien-aimé passera vers l'avenir.
Oui, nous sommes heureux ! Nous sommes triomphants ! Nous pourrons rire à la mort, car on va te revoir, ô notre Commune bien-aimée.
Frappez, frappez, Messieurs. Quelques-uns d'entre nous auraient fait grâce, peut-être, au jour de la victoire. Et, maintenant, il n'y en aura plus. Et, pour un, il nous en faudra mille !
Allez, allez toujours ! En avant ! En avant !
Vous descendez la montagne et l'abîme est au bas.
Louise Michel.
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