En 1907, dans son roman de l'automobile, La 628-E8, Octave
Mirbeau rend grâce à son ami Weil-Sée de lui rappeler quelques
élémentaires vérités en matière d'esthétique, de littérature, de politique,
saluant, aux Pays-Bas, «le rôle qu'y jouèrent les Iconoclastes, secte
admirable, qu'il regrettait chaque fois qu'il visitait une exposition de
peintures.» Cette secte admirable, il n'est pas bien sûr que Mirbeau
lui-même n'y a pas appartenu, lui, l'idolâtre des impressionnistes, de
Rodin, de Beethoven, de Debussy ou de Tolstoï.
C'est ce rapport de Mirbeau aux icônes, représentations artistiques
autant que figures humaines, que ces vingt-trois études projettent de
préciser, à la double lumière de la tradition et de la modernité.
Homme des bouleversements profonds qui aspire à la synthèse,
Mirbeau projette au-dehors de lui des images qu'il n'a de cesse de
chercher à briser, Gide et Renard l'avaient bien vu. Manquait à
l'honnêteté de leur analyse l'effort pour reconnaître que ces images
monstrueuses préexistaient, et hélas survivraient, au monde intérieur de
leur auteur.