Préposée de guichet à la poste, Mélodie voit un homme s'approcher et lui glisser une grande
enveloppe jaune, la main tremblante. Le regard qu'ils échangent agit entre eux comme une
lampe à souder. Mélodie est fort impressionnée par son regard et l'importance accordée à ce pli.
Quelques pièces, un timbre, le temps de poser l'enveloppe adressée à un éditeur dans le bac des
envois et l'homme a disparu.

Etonnée de sa propre audace, Mélodie dissimule la grande lettre dans son manteau en se
promettant de découvrir le mystérieux contenu durant la nuit puis de la glisser dans la pile
de courrier dès le lendemain.

Que va-t-elle découvrir ? Un contrat, un manuscrit, une fiction, un roman d'amour... non,
un événement si grave qu'une nuit blanche s'annonce.

Il n'y a guère pire thème que le suicide d'un adolescent.

Le père qu'une telle détresse frappe, lorsqu'il saisit sa plume d'une main que l'événement
a rendu tremblante et se décide à noircir la feuille trop blanche de son bonheur perdu,
est confronté, dès les premières lignes, à une responsabilité toute neuve, celle de ne pas
embarrasser son aimable lectorat en lui imposant une émotion aussi épaisse que sont
glacés les brouillards planant sur le monde des morts.

Désireux de préserver la sensibilité des personnes qui auront le bon goût de se lancer
dans cette lecture, les pages essentielles, pour leur plus grand confort, seront tournées par
une jeune femme, Mélodie, attachante, profonde et attentionnée.

A l'antipode d'une chronique larmoyante, « nuit blanche »
rraite le drame vécu par son auteur sous l'angle d'un roman
qui se situe à mi-chemin entre thriller et conte surréaliste.

Nos enfants représentent ce qui nous est de plus précieux.
La perte d'un fils a catapulté l'auteur de « nuit blanche » vers
la partie sommitale de la pyramide de la souffrance du haut
de laquelle, sans le trouver, il cherche, sans répit, le mode
d'emploi de la machine à remonter le temps.

Destiné, résolument, à un large public, ce récit nourrit
l'ambition, sans doute déraisonnable, de sensibiliser les
« Parents du Monde » aux dangers et pièges insoupçonnés
qui jalonnent le long chemin de l'adolescence.

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