
La poésie et le théâtre sont les premiers genres qui attirent le futur
écrivain. L'un comme l'autre mettent en jeu la langue et ses
pouvoirs : les images et les comparaisons qui relient, les rythmes
qui donnent la vie, les inflexions et les accents qui particularisent,
mais aussi la langue parlée, avec ses silences et ses pauses, ses
sous-entendus et ses transgressions. Ramuz aborde avec précision,
détermination et esprit critique les questions de métier et leurs
effets sensoriels et sensibles ; il reprend incessamment ses vers, ses
strophes et ses poèmes pour trouver une langue personnelle,
expressive, neuve, aux limites du prosaïque ou du peu : ce seront
ses vers libres, du Petit Village à Chansons, dont les recherches,
souvent audacieuses, le conduisent à l'Histoire du soldat ; il va
aussi du côté de l'amplitude et de l'éloquence, du mouvement et
des lignes, nécessaires à l'expression exigeante de la beauté et de
la grandeur : ce seront les poèmes en prose, Chant de notre Rhône
et Hommage au major.
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