¤ Les Récits d'hospitalité proposés par
l'historienne Christine Breton et ses complices renversent les points de
vue sur la ville. Écrire l'histoire de Marseille depuis son Nord, c'est laisser
advenir d'autres récits de fondation, c'est ajouter un récit à ceux qui
trament déjà les chambres de l'Hôtel du Nord.
On dit que L'Éliade, monument de poésie baroque, grand poème épique
en trois chants a été détruit, en 1684, à la mort de son auteur Pierre de
Saint-Louis. Le poète a été ermite dans la grotte du ravin de la Viste. Oublié
de l'histoire, il a chanté la tradition du Désert. Avec la Dent du Géant,
la Brèche Osseuse, la Laure Palestinienne et l'Oratoire Carme, son chant
rejoint le bric-à-brac de disparitions accueillies dans les récits précédents.
Poétique et politique, maudite pour le site ou échelle trop vaste pour nos
mémoires, la Porte Nord ouvre et ferme l'accès aux savoirs. C'est une
entrée de ville de dimension épique. Un poète marseillais éclaire ce n° 5 et l'énigme de L'Éliade. Akhenaton nous permet les sauts de temps, les impertinences créatrices. Avec lui, nous nous précipitons dans les libertés baroques. Avec lui, nous retrouvons le chemin de la mer. Avec lui, les strates mémorielles recueillies pas à pas font scintiller de sens les usages
d'aujourd'hui. Historiographie poétique d'un morceau de ville.