
Public enemy
It takes a nation of millions to hold us back
Sorti en juin 1988, au coeur et au crépuscule de la contre-révolution reaganienne, It Takes a Nation of Millions to Hold us Back n'est pas seulement l'un des tout meilleurs disques de l'histoire du rap. De l'avis général, le deuxième album de Public Enemy est plus que cela : une oeuvre d'exception tout court. Un objet musical d'une puissance inouïe, empilant les samples pour dépasser l'énergie du rock.
Aussi dérangeant qu'attirant, ce manifeste politico-esthétique est le fruit d'un savant calcul autant que d'une indomptable spontanéité. C'est l'une des ambivalences qui traversent ce patchwork new-yorkais tissé de contradictions, depuis ses conditions de création jusqu'à sa postérité. L'improbable posse mené par Chuck D et Hank Shocklee a créé la singularité dans l'antagonisme, entre discipline et laisser-aller, musique et bruit, sérieux et humour, marge et marché, dénonciation et divertissement, empowerment et entertainment.
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