Entre l'été 1945 et le printemps 1947, environ 500 anciennes déportées,
la plupart résistantes, comme Charlotte Delbo, mais aussi quelques
juives, telle Simone Veil, passent plusieurs mois de convalescence en
Suisse romande. À l'initiative de Geneviève de Gaulle, de l'Association
des déportées et internées de la Résistance (ADIR) et d'un Comité d'aide
en Suisse, neuf lieux (Les Avants, Château-d'Oex, Crassier, Fribourg,
Grandchamp, Le Mont-sur-Lausanne, Montana, Nyon et Villars-sur-Ollon)
accueillent ces revenantes de Ravensbrück ou d'Auschwitz.
C'est cette page peu connue de l'histoire suisse et française, mais aussi
de l'après-déportation, que défriche ce livre, fruit d'une recherche
de plus de quatre ans pour en retrouver traces et protagonistes, en
Suisse et en France. Malgré des archives lacunaires, les auteurs ont
reconstitué les conditions de ces accueils et leur financement par les
multiples conférences de Geneviève de Gaulle et une contribution du
Don suisse.
Par ailleurs, cet ouvrage retrace les destins de quelques-unes de
ces femmes, victimes de la barbarie nazie, ou des personnes qui les
accueillent, pour les accompagner dans leur retour à la vie.
Les auteurs tentent aussi d'appréhender comment ces rescapées
de l'enfer ont été perçues, à l'époque, par la population et la presse
d'un pays épargné par la guerre.