
«Ici personne ne meurt», lisons-nous dans Un cahier pour se
perdre. C'est bien avec une rare ingénuité que Martin Melkonian
en appelle à l'inscription calligraphique puis typographique : à
une vérité de l'être mis en pages. Cette vérité ouvre un espace ou
plutôt s'ouvre à l'espace du livre. Grâce à sa présence architecturale,
sa respiration spécifique, le blanc des pages y est sa demeure.
La perte annoncée dès l'ouverture (le titre) réside dans le lâcher
de l'inscription ; le gain, dans le cahier fait livre. Et puisque,
répétons-le, «ici personne ne meurt», Un cahier pour se perdre
invite à l'exploration de très anciennes traces mémorielles. Le
lecteur, dont le geste originel est de se pencher, éprouvera à coup
sûr le vertige. Le vertige en poésie.
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