
Ces entretiens sur la sociocritique avec le fondateur d'une de ses
écoles, Claude Duchet, sont le fruit de quinze années de rencontres
et de recherches communes sur cette approche littéraire. Issue des
débats animés des années 70, réunissant puis opposant toutes sortes
de théories, structuraliste, formaliste, psychocritique et
psychanalytique, sociologique, narratologique, la sociocritique telle
qu'elle s'est formée autour de dix-neuviémistes héritiers de Lucien
Goldmann (et Henri Lefèbvre) n'a cessé depuis de s'interroger sur
les rapports entre les textes et le monde auquel ils renvoient et dont
ils procèdent selon des processus complexes.
Divergeant en cela des sociologies de la littérature, elle est
toujours partie des textes, dans lesquels elle ne veut pas voir de
simples reflets ; mais, s'opposant aussi aux approches formalistes,
elle n'a cessé de refuser la clôture des mêmes textes, définissant
ainsi ce qu'elle appelle un sociotexte. Depuis 1970, année
d'apparition du terme, ses travaux ont porté sur l'analyse
d'ensemble de représentations qu'elle appelle sociogramme, dont le
champ ne cesse de s'élargir : XIXe siècle, Guerre, Ville, Objet,
Hasard, Bourgeois, Asie-Orient, Peuple...
Les lieux d'exercice de la sociocritique s'étant eux aussi
multipliés (Québec, Corée, Amérique latine), le moment était venu
de faire un bilan offensif des acquis. Ce livre contient des entretiens
effectués depuis 1995 ainsi que des extraits d'articles majeurs.
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