
Un lieutenant lancé dans la Seconde Guerre mondiale. Pour
seul viatique : son humanité et les deux yeux bleus de son
institutrice de femme. Lui, aussi, instituteur, il rêve, après la
guerre, de devenir militaire d'active.
S'il doute parfois de son bleu talisman (son frère meurt à
Orbey le 15 décembre 1944), il ne doute jamais de son désir de
défendre la France, cette patrie «qui sent la noisette» et qu'il
vient de découvrir en quittant l'Algérie, son pays natal. Il est,
comme beaucoup de ceux qu'on appellera les Pieds-Noirs,
peu politisé et très naïf, aveuglé comme eux par ce que leur
raconte depuis toujours une mère patrie d'autant plus adorée
qu'inconnue.
Pourtant il va quelquefois se heurter à sa hiérarchie,
discrètement. Pressentant ainsi, comme à tâtons, qu'après le
rétablissement de la justice mondiale, apparaîtra, si l'on n'y
prend garde, le problème de l'injustice algérienne.
Mesuré, gai, humain, vouant une calme admiration aux
grandes valeurs républicaines, il choisira, finalement, de
continuer à les enseigner aux enfants, avec le désir que tous,
enfin, Arabes, Espagnols, Français, juifs, Kabyles soient
équitablement et proportionnellement représentés dans les
classes.
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