Loin de toute polémique, l'auteur démonte
le mécanisme de la doxa imposée par Jacques
Chirac dans son discours du 16 juillet 1995.
C'est le régime dit « État français de Vichy »
soumis aux ordres de l'occupant nazi, qui
a, seul, organisé la rafle du Vél'd'Hiv'. Ni
la « République une et indivisible » chère
à Fernand Braudel, abolie en juillet 1940
et ressuscitée par de Gaulle en 1944, ni la
« France éternelle » exaltée par Bernanos
ne sont responsables de cette tragédie.
Et pourtant les trois successeurs du Président
Chirac à l'Elysée se crurent obligés de réaffirmer
à leur tour cette hérésie, dépourvue de tout
fondement historique sérieux, qui repose sur
une confusion délibérée autour du concept
d'« État français » et revient à légitimer Vichy.
De Charles de Gaulle à François Mitterrand,
de Philippe Séguin à Jean-Luc Mélenchon,
de Jacques Maritain à Jean-Noël Jeanneney,
politiques et historiens n'ont cessé de partager
une conviction fondamentale : qu'entre 1940 et
1944, la France n'était ni à Vichy ni à Paris, mais
à Londres, à Bir Hakeim, sur mer, dam les airs, à
travers tous les mouvements de résistance, au
coeur des maquis, chez les « Justes », partout où
l'on se battait pour libérer le territoire national.
Un ouvrage percutant et nécessaire.