A travers la vie artistique, amoureuse et engagée de José
Mange, peintre-poète, c'est la Provence flamboyante, celle
des hommes libres, que l'on côtoie avec son art de vivre.
C'est une joie de le voir en compagnie de Cézanne, Signac,
Mistral, Moréas, Bernanos et tant d'autres, partager à
Toulon, Paris ou St Tropez, des moments inoubliables à la
recherche de la beauté, du plaisir et du bonheur.
Mais il y a un autre Mange, engagé celui-là dans l'histoire
de son temps. En effet, qui perd l'usage de sa langue et
sa culture, perd son pays et ses racines. Qui renonce à sa
liberté d'expression critique ou à son indépendance économique,
n'est plus qu'un "esclave" des temps modernes
sous la bannière de la liberté. C'est ce défi permanent,
masqué par l'hypocrisie universelle, que ce félibre indomptable
a relevé avant nous. En effet, la vie en société mène
souvent l'Homme vers un destin injuste et cruel, comme
fut celui de ce peintre victime d'ostracisme ; pourtant son
oeuvre occultée incarne la beauté rare et le charme fragile
de la Provence authentique, secrète. La liaison esthétique
et l'interaction que l'auteur établit entre son oeuvre
et ses engagements, est une invitation à penser et construire
un monde meilleur.