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Y así nos entendimos, escribió con mano temblorosa la pensadora María Zambrano, escasos meses antes de morir, a su entrañable amigo el pintor Ramón Gaya. Los documentos que se publican en este libro, muchos de ellos inéditos, son, sin duda, fieles testimonios de esta amistad. Pero, más allá de ello, también constituyen una parte de ese preciado tesoro histórico y cultural que se guarda en la memoria de los exiliados españoles, y encierran reveladores textos que orientan la comprensión de la trayectoria vital y de la obra que llevaron a cabo Gaya y Zambrano. La correspondencia intercambiada entre los exiliados que se vieron obligados a abandonar España tras la guerra civil constituyó un necesario recurso para mantener vivas sus relaciones personales, pero, además, sirvió de privilegiado cauce a través del cual poder compartir sus ideas, proyectos, dolores y anhelos. Resulta bien significativo del valor que le concedían, el gran esfuerzo que muchos de ellos, superando dificultades y traslados, tuvieron que hacer por conservar a lo largo de años las cartas, postales, tarjetas... No sólo encerraban recuerdos, sino el sentido de lo que eran y del destino de lo que hacían. Resulta, por tanto, plenamente justificado el que este legado no se pierda en el olvido, y que se haya venido acometiendo, desde diversos ámbitos, la ineludible tarea de publicar los restos de la memoria epistolar cruzada entre aquellos poetas, pintores, novelistas e intelectuales, desde fuera primero, y desde dentro, después, del país que un día se vieron obligados a abandonar.