
Miraculeusement sauvé du massacre où les
siens ont péri, le jeune Joas est secrètement
recueilli puis élevé par le grand prêtre Joad
et par sa femme. Pour qu'il accède au trône
de Juda qui lui était promis, il lui faut
échapper à l'infidèle reine Athalie, sa grand-mère,
qui, après le songe où elle s'est vue
soudainement menacée, cherche à le faire
périr.
Commandée, comme Esther, par Mme de
Maintenon qui voulait édifier les jeunes
pensionnaires de sa maison de Saint-Cyr
par des sujets de piété, Athalie est, en
1691, la seconde pièce que Racine tire de
l'Écriture sainte. Tragédie messianique
- Joas y est oint comme le Christ - mais
également politique et morale, s'il est vrai
qu'elle propose une leçon sur le bon usage
du pouvoir, sa grandeur tient aussi au
prestige de sa forme : oeuvre parlée et drame
chanté grâce à la présence des choeurs et
de la musique de Jean-Baptiste Moreau,
elle marque un retour à la grande tragédie
chorale de la Renaissance, mais évoque aussi
l'opéra naissant. C'est la dernière pièce de
Racine.
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