Encyclopédie des longs métrages français de fiction 1929-1979
Il me fallait agiter ce cocktail souvenir pour que reste - les années
funestes effacées quelque peu - le plaisir de revoir ce film qu'on peut
interpréter à sa guise, mais qui concentre la dextérité du réalisateur,
l'enjouement du scénario, l'alacrité du dialogue, la gouaille affectueuse de
Carette, l'humour pincé de Luguet, l'implacable aisance de Tissier,
l'incroyable omnipotence de Saturnin, les perplexités à ressorts de Charles
Dechamps, et qui me ramènera toujours à la vision de Danielle sur sa terrasse
baignée par le dernier rayon du soleil de 1940, soupirant la charade qui
rythme les battements de son coeur.
Raymond Chirat, à propos de Battement de coeur (Henry Decoin, 1939).