Déni de réalité
Le mythe du progrès, dont les idées constitutives sont inlassablement colportées par les médias de masse et les principales institutions, est un des mythes fondateurs de l'ordre social dominant. Il prétend, entre autres choses, que « la violence est en déclin depuis longtemps » et que « nous vivons peut-être l'époque la plus paisible de l'existence de notre espèce », pour reprendre les termes d'un de ses principaux thuriféraires, le célèbre philosophe états-unien Steven Pinker, dans son livre La Part d'ange en nous, paru en 2017 en France.
L'ouvrage que vous tenez entre les mains bat en brèche la thèse du déclin de la violence humaine, notamment défendue par Pinker, en dévoilant une réalité très différente du paradis qu'il décrit : la violence n'est pas moins importante aujourd'hui, loin de là ; le passé n'était pas l'horreur qu'il dépeint ; la « Paix capitaliste » est un mythe, une mystification idéologique.
Il se compose d'une collection d'articles et d'essais, dont le principal est signé Edward Herman - économiste et observateur états-unien des médias, décédé en 2017, auteur principal du célèbre livre La Fabrication du consentement : De la propagande médiatique en démocratie, co-écrit avec Noam Chomsky - et David Peterson - journaliste états-unien vivant à Chicago. À leur essai vient entre autres s'ajouter un article de Stephen Corry, militant britannique pour les droits des peuples autochtones et ancien directeur de l'ONG Survival International, ainsi que deux textes des anthropologues états-uniens Brian R. Ferguson et Douglas P. Fry.