Brillants, éclatants, fascinants, éternels, les diamants ne sont pas seulement
objet de rêves et de fantasmes, mais aussi de convoitises et de prédations.
Depuis deux décennies, ils sont au coeur de nombreux conflits. En Afrique, en
Asie mais aussi en Amérique du Sud, la géographie de nombreuses guerres civiles
recouvre étonnement celle des zones diamantifères. Mafias, organisations
rebelles, mouvements terroristes, groupes paramilitaires, gouvernements corrompus
se disputent ou se partagent ces gisements source de prestige, de richesse
et de puissance. Sous couvert de mondialisation s'est ainsi constitué un vaste
archipel de zones grises où se mêlent marchands d'armes, hommes d'affaires
véreux, États voyous, intermédiaires financiers, narcotraficants, sociétés militaires
privées.
Aux marches des grands États se déploie ainsi toute une économie souterraine
où se côtoient discrètement Al Qaeda et le Mossad, représentants du
Hezbollah et agents de la CIA, financiers de haut vol et sous-prolétaires du
tiers-monde. Dans le chaos global d'un monde en pleine transformation, l'économie
du diamant dessine ainsi les contours méconnus d'une de ces faces noires
de la mondialisation que chroniqueurs et géopoliticiens découvrent à mesure
que s'étendent les crises.
Les diamants sont-ils condamnés à nourrir le cycle sans fin des guerres, des
prédations et des violences ou pourront-ils un jour être mis au service du développement
? Telle est la question centrale à laquelle s'attache à répondre cet
ouvrage de synthèse. Une authentique contribution à la géopolitique des matières
premières.