
En disant l'alexandrin met en lumière l'évolution d'une pratique
théâtrale, à travers l'évolution d'une forme littéraire fixée, celle de
l'alexandrin classique : comment la forme écrite que représente
l'alexandrin du théâtre du XVIIe siècle a-t-elle été incarnée par les
acteurs depuis lors et jusqu'à aujourd'hui ? Le texte que nous lisons
est le même sur la page depuis que son auteur l'a inscrit. Mais qu'en
est-il de son «oralité» ? Le corps et la voix du comédien entrent en
jeu dans le discours versifié de manière radicalement différente au
XVIIe siècle et au XXIe siècle : comment ces différences se
manifestent-elles, que signifient-elles, comment permettent-elles
d'envisager une transmission du répertoire versifié du théâtre
français du XVIIe siècle ? Il s'agit ici d'une histoire de la pratique de
l'acteur dans la tragédie classique qui montre comment les
questions théoriques concernant le jeu de l'acteur sont influencées
par des débats concrets portant sur l'intonation, le rythme ou
encore la prononciation dans le vers. Le terme d'«oralité» saisi
dans son acception poétique permet d'envisager cette histoire où
s'élabore la figure du tragédien dans son rapport avec la tradition et
sa volonté, d'époque en époque, de se poser comme novateur face
aux «Classiques».
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