La lumière, qui nous permet de voir, n'est elle-même pas facile à voir ni
à regarder. La faire voir, c'est le propre de certains films, qui en font un objet
de contemplation ou un moyen d'expression ; aussi la science de l'éclairage,
l'art de maîtriser la lumière, a-t-il toujours caractérisé les grands cinéastes.
On n'a privilégié ici aucune des possibilités figuratives ou expressives de la
lumière au cinéma : l'intensité, la couleur, le contraste ; les lumières solaires
et les lumières étranges et inquiétantes ; la lumière que l'on enregistre parce
qu'elle est là, et celle qui agit sur le drame. Et, parce que nous baignons dans
une culture pour laquelle le lumineux souvent équivaut au divin, on a donné
toute leur place aux symbolismes et aux métaphores, divins ou diaboliques,
dont l'histoire des films est prodigue.
La lumière est du monde, elle est sur l'écran, elle est dans l'image : c'est en
ce sens très large qu'on a voulu ici redonner sens au vieux terme de photogénie.